Cabane à sucre 101 : qu’est-ce que c’est, on y mange quoi et, surtout, qui a eu cette idée folle de napper tout le menu avec la sève d’un arbre?

2 avril 2024

Avec des hivers aussi longs et rigoureux, pas étonnant que les Québécois fondent de joie à l’arrivée du printemps. Mais à la fin du mois de mars, il y a une autre raison de célébrer : c'est officiellement le temps des sucres.

Durant cette courte période, citadins et touristes partent à la campagne visiter leur cabane à sucre préférée et y savourer un repas copieux, où tout au menu est délicieusement fait, arrosé ou plongé dans… du sirop d'érable. Déjà l’eau à la bouche? Voici pourquoi cette tradition a traversé les époques et aussi pourquoi vous devriez l’ajouter à l’itinéraire de croisière de vos passagers.

Dans cet article, nous répondons à :

  • Qu’est-ce que la saison des sucres?
  • Qu’est-ce qu'on mange à la cabane à sucre?
  • Quelles activités y sont proposées?
  • D'où vient le sirop d'érable?

Quelques semaines pour se sucrer le bec

Le saviez-vous? Le sirop d’érable n’est pas produit à l’année longue. Il n'y a qu'une courte période au début du printemps qui réunit les conditions idéales : des températures supérieures à 0°C le jour et inférieures à 0°C la nuit. Ce délai de cinq à six semaines est peut-être court, mais il est très attendu : c’est le moment où les cabanes à sucre ouvrent leurs portes à leurs gourmands visiteurs.

Une visite à la cabane à sucre est tout un événement chaque année. C’est une activité si populaire qu'il est recommandé de réserver tôt pour obtenir une place à une de ces tables traditionnellement recouvertes d'une nappe à carreaux rouges et blancs. Les cabanes à sucre sont généralement des endroits rustiques situées en plein milieu d'une forêt d'érables et meublés de longues tables et bancs en bois de style communautaire. Elles proposent un menu traditionnel québécois, et ces plats réconfortants ont tous un point commun : ils contiennent du sirop d'érable sous une forme ou une autre.

Pour vous mettre dans l’ambiance, voici quelques détails de ce qui vous attend lors d’une visite à la cabane à sucre. Notre meilleur conseil? Laissez le calcul des calories à la porte!

Tout est bon avec du sirop d’érable!

Tout d’abord, il convient de mentionner que le processus d’ébullition de la sève d’érable ne produit pas seulement du sirop d’érable. Avec un peu plus de patience et un temps d'ébullition supplémentaire, les producteurs peuvent préparer de la tire d'érable, du beurre d'érable et éventuellement, lorsque toute l'eau s'est évaporée, du sucre d'érable.  Tous ces délices peuvent être dégustés et achetés lors d'une visite à la cabane.

Mais qu' en est-il de la « vraie nourriture »? Attachez votre tuque avec de la broche, c’est parti! Un repas de cabane à sucre commence souvent avec avec une copieuse soupe aux pois, suivi d’une tourtière (la version québécoise de la tourte à la viande), des fèves au lard, une omelette, du jambon et des saucisses, le tout cuit avec (ou dans) du sirop d'érable. Quelques produits, même s'ils ne sont pas exclusivement réservés à la période des sucres, sont plus difficiles à trouver le reste de l'année, comme les fameuses oreilles de Christ (couennes de porc frites) et les grands-pères dans le sirop (boules de pâte cuites dans le sirop), ce qui rend la sortie encore plus spéciale. Et la cerise sur le sundae : les tables sont ornées de cruches de sirop d'érable pour que les invités puissent en mettre un peu plus sur… à peu près tout!

Encore un petit goût de sucré? Voilà le dessert : Une sélection incroyablement sucrée de tarte au sirop d'érable, de beignets, de crêpes et de tire d'érable.

Oui, mais à part manger?

Si une visite à la cabane à sucre est avant tout une question de nourriture, il y a aussi d'autres choses à y faire. Les musiciens jouent souvent des chansons folkloriques et des visites des installations (y compris un aperçu de l'évaporateur à bois en action) sont souvent proposées à ceux qui souhaitent tout savoir sur le processus de fabrication. On peut également faire des promenades en traîneau tiré par des chevaux. Mais l'événement principal? La tire d'érable sur la neige.

Rien ne vaut l'anticipation ressentie par les invités alors qu'ils attendent dehors après le repas principal pour essayer de repérer l'arrivée révélatrice de la personne portant un pot fumant de bonheur sucré. La tire bouillante est versée sur la neige et laissée à durcir, après quoi tout le monde peut sauter dedans et commencer à rouler sa propre part autour d'un bâton de popsicle pour une délicieuse sucette à l’érable.

Cependant, rouler un bâtonnet à la perfection n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Il y a un point de bascule avant lequel la tire est trop chaude pour conserver sa forme, ce qui n’aboutit qu’à un désastre collant, et après quoi elle devient trop difficile à rouler. Clairement, c’est un art qui demande beaucoup de pratique!

Qui a eu l’idée bizarre de manger de la sève?

Comme c'est le cas pour bien des grandes inventions canadiennes, le sirop d'érable a été créé par des peuples autochtones qui utilisaient la sève pour fabriquer du sucre d'érable. Cette nourriture constituait un apport calorique utile pendant la dure saison hivernale. Par la suite, nombreux sont les colons ont alors adopté cette pratique printanière et parcouru les érablières sur leurs fidèles raquettes pour recueillir la sève d'érable dans des seaux métalliques. Finalement, la tradition a conduit à des repas de famille pour célébrer l’arrivée de la saison du renouveau. Le temps des sucres est devenu si important que les hôtes ont dû les déplacer dans des cabanes en rondins dédiées à l’activité. La cabane à sucre était née!

Aujourd’hui, le sirop d’érable est une affaire sérieuse. Le Canada produit 78 % de la production mondiale de sirop d'érable, dont 92 % provient du Québec. Le pays dispose même d’une réserve stratégique où est stockée la majeure partie du sirop d’érable afin de protéger les acériculteurs - les producteurs de sirop - des fluctuations drastiques des prix du marché.

Mais plus qu'une simple exportation, le sirop d'érable et les cabanes à sucre sont le symbole de la grande joie des Québécois à l'idée de laisser derrière eux un autre hiver rigoureux. Mais encore plus que le retour de la belle saison, c’est aussi l’occasion de partager un repas réconfortant avec sa famille et ses amis.

Vous prévoyez une croisière printanière? Ajoutez cette activité unique à votre liste lors de la création de votre itinéraire. Vos passagers en seront ravis et comblés.

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